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Exposition : "Le Mur de Berlin. Un monde divisé."

Juliette Lefebvre

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Crédits photographiques : Dossier de presse de l'exposition, Musealia et Stiftung Berliner Mauer

                Se tenant du 13 mai au 28 septembre 2025 à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, « Le Mur de Berlin. Un Monde divisé » est une exposition itinérante qui fait ses premiers pas à Madrid. Exposition ambitieuse, elle réunit plus de 200 objets originaux provenant de 40 institutions internationales ainsi que de collections privées, mais aussi de nombreux témoignages dont la diversité est à saluer. Pour reprendre les mots de Luis FERREIRO, directeur de Musealia, institution responsable de l’organisation de l’exposition, elle « montre l’histoire de la répression exercée par le régime communiste de l’ancienne République démocratique allemande, mais aussi des exemples inspirants de citoyens ordinaires dans leur lutte pour la liberté, la démocratie et les droits de l’homme ».

               La mission semble plutôt réussie : l’exposition, divisée en quatre parties « Un monde divisé », « Avant le Mur », « Diviser et vivre avec le Mur », et « La transformation mondiale et la fin de la guerre froide », est réalisée avec une rigueur historique impressionnante, garantie par l’équipe internationale d’experts qui a réalisée le contenu de l’exposition, composée d’historiens et de chercheurs de la Fondation du Mur de Berlin, avec à leur tête Gerhard SÄLTER, chef du département de recherche et de documentation de la Fondation, et Christian OSTERMANN, directeur du programme d’histoire et de politique publique et du projet d’histoire internationale de la guerre froide au Wilson Center de Washington.

           

             Si une exposition autant axée sur l’Histoire peut sembler rébarbative, l’approche chronologique rend la visite accessible et didactique, malgré des transitions entre les différentes parties qui manquent parfois de clarté et des salles denses. De plus, de nombreuses vidéos sont inclues au parcours de l’exposition, que ce soit de courts documentaires afin de garantir la compréhension du contexte historique pour le spectateur ou des témoignages divers et inclusifs, qui tendent à humaniser une histoire qui peut nous sembler lointaine. Ce choix du numérique, bien que renforçant l’accessibilité de l’exposition et réduisant sûrement le nombre de textes de salles pour une exposition déjà dense, rallonge  pourtant sensiblement le temps de visite, parfois inutilement en créant des redites avec les textes effectivement présents en salle.  Cependant, les vidéos ne sont pas les seuls outils qui servent l’humanisation de cette exposition très historique.  En effet, sont présentés aussi bien un ours en peluche qu’un enfant a emporté avec lui lorsque sa famille a quitté leur maison frontalière ou un marteau et un burin utilisés lors de la chute du Mur le 9 novembre 1989. Ces objets d’époque concrétisent réellement l’Histoire aux yeux du spectateur.

               

 

 

 

 

 

 

                     

 

 

 

                  C’est d’ailleurs tout le propos de l’exposition. Tandis que le dossier de presse parle d’une « valeur éducative », le Directeur de la Fondation du Mur de Berlin, Axel KLAUSMEIER, annonce clairement son espoir que l’exposition « rappel[le] ce qui s’est passé il n’y a pas si longtemps en Europe et sensibilisera au pouvoir du peuple », et souligne également la volonté de la Fondation de « mettre sur la table des questions d’actualités telles que les migrations, l’État de droit et les droits de l’homme ». Le choix d’une exposition itinérante n’est alors pas anodin : le but est de toucher un maximum de visiteurs partout dans monde et de les pousser à s’interroger sur les migrations actuelles, qui répondent parfois à des mécanismes similaires à celles causées par la division de l’Allemagne, mais aussi sur la nécessité pour la population de se mobiliser contre les violations des droits humains. Cette exposition, par la participation de plus de 40 institutions allant du Musée du Mémorial de la Paix d’Hiroshima à Hiroshima, Japon au Musée national de la défense civile au Texas, Etats-Unis, est aussi un symbole de collaboration internationale, renforçant encore la charge politique du projet.

           

         

 

 

 

 

           

 

 

       

 

 

 

           

   

 

 

        En somme, très rigoureuse mais restant accessible, « Le Mur de Berlin. Un Monde divisé. » crée un parallèle pertinent entre les problématiques de la Guerre froide et les défis du monde actuel, sans proposer toutefois de discours dogmatique et laissant au spectateur le loisir d’exercer son esprit critique. Un bilan positif que nous pouvons toutefois nuancer par le prix élevé de l’exposition qui contraste avec cette volonté d’accessibilité et de parler au plus grand nombre. 

 

Toutes les citations utilisées sont issues du dossier de presse de l'exposition.

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L'exposition a d'abord été de passage à Madrid avant d'arriver à Paris en mai 2025.

Crédits photographiques : Dossier de presse de l'exposition, Musealia et Stiftung Berliner Mauer

Crédits photographiques : Dossier de presse de l'exposition, Musealia et Stiftung Berliner Mauer

Ours en peluche « Jochen » que Jörg Hildebrandt a emporté avec lui lorsque sa famille a dû quitter la maison frontalière de la Bernauer Strasse 4.

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